Maljasset – Larche
Du Queyras, nous passons au massif de l’Ubaye. Le mauvais temps prévu pour mercredi nous oblige à doubler l’étape pour arriver à Larche mardi.
Départ de la cure de Maljasset à 6h30 par une belle matinée froide (-7°C). Le ciel est d’un bleu lumineux et, au fond de la vallée que nous allons remonter, je devine les cimes enneigées éclairées par l’aube qui s’installe. Démarrage un peu brutal, Alain renverse sa gourde sur moi, pantalon et chaussettes trempées. Je peux changer de chaussettes mais je n’ai pas d’autre pantalon… Il paraît que le froid déshydrate, je me souviens qu’en Antarctique on parvenait à faire sécher nos vêtements à l’extérieur par des températures inférieures à – 40°C, alors je devrais m’en sortir !!
Nous nous approchons du sud mais le paysage reste sauvage et les cols abrupts. La vallée que nous remontons n’en finit pas et pour l’écourter nous décidons de franchir une pente raide qui donne accès plus directement au col de Marinet à 2787 m. Puis, en gardant les peaux, nous traversons jusqu’au Colle di Ciaslaras. La neige de printemps nous autorise quelques belles courbes pour rejoindre le bas du vallon. Remontée de notre troisième col, le colle di infernetto par un petit couloir à 35°, un quatrième col, celui de Portiola et enfin nous entamons la descente qui nous permet d’accéder au village de Larche.
Délais respectés !
Un troupeau de Mouflons nous regarde sarcastique du haut d’un des névés qui a survécu à la chaleur. En ce qui me concerne, c’est bien maladroitement que je termine au milieu de pierriers et de massifs d’épineux. Les skis Dynastar résistent à tout et sont parfaits même sur l’herbe ! 1800 mètres de dénivelé et plus de 25 km en 7 heures, l’une de nos plus longues étapes. Je suis fatiguée mais heureuse.
Quel que soit le temps demain, nous aurons sauvé notre « timing », je dois arriver à Menton le 13 avril. Tout est organisé pour nous recevoir et fêter le succès de la traversée. Cela fait si longtemps que je suis parti que j’ai encore du mal à y croire. Encore une semaine pour traverser le massif du Mercantour et la vallée des Merveilles et nous ne sommes pas à l’abri d’une surprise…
Alors en attendant, à très bientôt. Laurence
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