Cela fait trois jours que nous sommes repartis, naviguant tant bien que mal entre les périodes de mauvais temps et les problèmes liés à l’accumulation de la neige dans les pentes que nous devons traverser. Il est bien loin le « grand beau » qui illuminait nos journées du mois de mars ! Ne jouons pas aux enfants gâtés, quelques intempéries sont parfaitement normales. Du coup, pour des raisons de sécurité, nous favorisons les parcours en fond de vallée et les passages par des cols en basse altitude.
Hier, par un ciel voilé, nous avons remonté pendant quelques heures un chemin forestier que j’aurais pu trouver agréable s’il n’avait été aussi long. Soudain, à quelques dizaines de mètres, nous apercevons un énorme renard, gros comme un chien, qui disparaît furtivement dans les arbres. Puis, nous découvrons les restes de son festin, la patte déchiquetée d’un petit chevreuil. La couche épaisse de neige s’affaisse bruyamment sous mes skis, je sursaute, aux aguets. Je sais que l’onde peut se propager jusqu’à la pente que nous longeons et déclencher une coulée. J’allonge le pas pour me dégager. Fausse alerte.
Rester concentré pour franchir les obstacles
Encore quelques heures et de nombreux kilomètres dans un vallon de moraines enchevêtrées pour atteindre le col qu’il nous faut franchir afin de redescendre en direction de Splugen. La visibilité quasiment nulle nous fait aborder la partie la plus dangereuse avec beaucoup d’appréhension. Nous devons traverser à flanc de montagne un vaste cirque de pentes raides et chargées de neige entre une série de barres rocheuses particulièrement inhospitalières. Pas à pas et un à un, nous franchissons prudemment chacun des obstacles, concentrés pour éviter l’erreur et surtout réagir très vite face au départ éventuel d’une avalanche.
C’est gagné, l’itinéraire choisi par Benjamin était parfait. Je respire mais maintenant encore une dizaine de km à plat pour atteindre la station et ce n’est pas le plus confortable pour mes genoux douloureux.
Voila pour vous un épisode supplémentaire de cette traversée et à très bientôt pour la suite.
Laurence
Commentaires