Je croyais avoir connu les plus grands massifs glaciaires… Je dois vous avouer ma surprise et mon appréhension lorsque, après avoir remonté un long vallon et 1700 mètres de dénivelé depuis Matreier Tauernhaus, nous abordons le premier col à plus de 2800 m d’altitude puis un second pour découvrir un univers sauvage et totalement isolé, immensité blanche fracturée de crevasses, séracs et barrières rocheuses.
Aucune vie ne semble possible, l’atmosphère est pure mais glaciale. Nous calculons notre cap pour trouver le refuge de Krüsinger. En quelques heures, nous sommes à l’abri dans une cabane confortable perchée au-dessus du glacier à 2550 m. Le soleil illumine l’intérieure de la salle commune équipée de bas flancs, de couvertures et un stock de bois nous promet une belle veillée auprès du fourneau.
Nous sommes seuls au monde, bien peu de gens parcourent la montagne à cette période de l’année et malgré la tension liée à la journée qui nous attend le lendemain, je me laisse gagner par une sorte de bien être et de plaisir. Dans une boite métallique, je découvre les restes de passages anciens et notre repas du soir sera grandement amélioré par un plat de pâtes et quelques gâteaux secs de nationalité inconnue. Une longue et bonne nuit finira par éliminer toute trace de stress et de fatigue.
Sueurs froides
C’est avec optimisme que j’aborde la remontée du glacier. Mais le plus difficile reste à venir, quitter le glacier en descendant dans une première vallée (qu’il est fort tentant de redescendre), que l’on traverse pour remonter les 600 m d’une large pente raide et gelée. Je me concentre sur chacune de mes enjambées et la tension monte lorsque, en équilibre sur mes couteaux, j’aborde de dangereuses conversions.
Enfin en haut, je découvre la vallée qui nous mènera à notre étape de St Peteri. Ce n’est pas fini, encore une dizaine de kilomètres le long de l’Ahrntal, certains passages situés au-dessus de falaises verticales, doivent se franchir en vitesse, aucune assurance possible, j’en ai encore des sueurs froides. En fin d’après-midi, nous atteignons, fourbus, le parking terminal.
Je commence à penser, qu’après presque un mois de progression ininterrompu, il me faudrait prendre un peu de repos. Mais je n’ose pas le faire tant qu’il fait beau, viendra bien le moment où le temps nous sera moins clément ! Voilà un épisode de cette extraordinaire traversée et je me réjouis de vous raconter la suite dans quelques jours.
Laurence
Bravo Laurence ; voilà pratiquemnt 1 mois 1/2 que je suis ton périble ; j'aime bien... tant les photos, simples et belles, sans recherche de sensationnel, que les commentaires journaliers.
Et je suis content car j'arrive à voir tes skis ; un petit commentaire d'endurance et de comportement serait bienvenu ; je te souhaite bonne réussite.
cordialement bernard
PS : un grand bonjour de la part de jacques et yan
Rédigé par : Bayle bernard | 25 février 2006 à 18:50
J'espère que tu rentreras saine et sauve je t'encourage très fort...
Au revoir!!!!!
Bastien Langlade de la classe de M.Quaroni
CE2-CM1
Saint-Jeannet
Rédigé par : Langlade Bastien | 09 février 2006 à 11:08
Bravo pour votre périple et merci. Je ne sais pas si vous recevez de nombreux messages mais en voici un juste pour vous encourager dans votre effort et surtout pour vous encourager à continuer à nous raconter votre aventure. Cela nous permet par exemple en rentrant du bureau le soir fourbu par le stress du travail de partir à l'aventure depuis un modeste appartement parisien. Je suis très attaché à la montagne et au besoin de m'y retrouver. En lisant votre recit je retrouve quelques sensations et surtout cela permet de découvrir grâce à vous un peu plus la montagne et les Alpes en particulier.
On aimerait y être. Continuez à nous faire réver et à nous faire partager ces moments privilégiés. Dans l'attente de votre prochaine note. Cyrille
Rédigé par : Million | 08 février 2006 à 21:11